Bouchavesnes

Toi l’oncle que mon père

N’a pas connu

De la grande guerre

Tu n’es pas revenu

Ton nom vit encore

sur une plaque

du monument aux morts

à Nivillac

Là où l’hécatombe

A fauché tant d’hommes

Se trouve ta tombe

dans la Somme

C’est à Bouchavesnes

Au lieudit Bois Labbé

Qu’à vingt ans à peine

Tu es tombé

Quelle encre, quelle couleur

Faudrait-il pour décrire

Le cauchemar, l’horreur

Des obus et des tirs ?

Quelques mètres gagnés

Le bataillon progresse

Quelques mètres gagnés

Au prix de ta jeunesse

Quand on parlait de toi

Au bord de la Vilaine

On ne connaissait pas

Bouchavesnes-Bergen

On savait que les combats,

Le feu et les tranchées

t’avaient loin de chez toi

Emporté.

On pleurait ta jeunesse

Abattue

Comme une promesse

Non tenue

Appelé à la guerre,

Toi le Poilu,

De ce train vers l’enfer

Tu n’es pas revenu

C’était la Der des Der,

Puis ce serait la paix

Quand elle parle de guerre

L’humanité bégaie.

Pour que les canons

Un jour enfin se taisent

Tu es mort au front

En 1916.

On parlait souvent de la guerre, des deux guerres, dans la famille, mais les combats vécus étaient peu évoqués. On parlait parfois de cet oncle de mon père, notamment lorsqu’on voyait le monument aux morts à Nivillac, pour regretter sa jeunesse fauchée en pleine guerre, dans la Somme.

Ce grand oncle est mort à la bataille de la Somme, à Bouchavesnes, le 18 septembre 1916, au lieudit Bois-Labbé, à l’âge de 20 ans. Il est inhumé à la nécropole nationale de Rancourt, près de Péronne dans la Somme.

Après la guerre, un riche armateur norvégien, Haakon Wallem(1870-1951), demanda au maréchal Foch quel était le lieu le plus ravagé par les combats. Sans hésiter, Foch lui désigna Bouchavesnes. L’armateur, ami de la France et voulant venir en aide à cette commune dévastée, contribua financièrement à la reconstruction de Bouchavesnes, en collectant également des fonds à Bergen (Norvège).

En reconnaissance de ce parrainage, en 1920, la commune de Bouchavesnes a pris le nom de Bouchavesnes-Bergen.